Réjane Lhôte

wall-drawing ContreFormes, galerie du Haut-Pavé, Paris
dessin mural ContreFormes

graphite, 3,50 x 2,90 m

For the ContreFormes exhibition, I take over the Haut Pavé gallery as a whole, both as container and content.

From the outside, a mural drawing with distorted perspective catches our eye and invites our bodies to move within the exhibition space. The mural transforms, shifts, and plays with perspectives, articulating the gallery space in such a way as to generate a dynamic interaction between the drawings, the viewer, and the gallery's volume.

The physical space on offer, unstable because it is made up of multiple viewpoints —illusionistic and schematic spaces— responds to the viewer's mental space. The adjustment and tactility of one’s gaze does not resolve this complex situation, thus opening up fragile and fleeting points of coherence.

Each series of drawings is a sequence of graphic variations and combinations; the progression of a form, in its endless configurations, where form and counterform are constantly at play. The drawing is never more than a state, the freezing of a movement in progress, a transition in search of equilibrium.

Each format thinks, responds, and discusses with another format in the series. One exists with the other. Together, they combine, fit together, interlock and articulate to construct a unique fractal space.
My work continually rethinks the rhythm and interval between things, leading the viewer to constantly redefine their place and their relationship to the proposed forms. As much a gesture as a thought, my drawing is gentle, incisive, sharp. It is the musical score of an organic architecture, an architecture conceived as an extension of the body.

Pour l’exposition ContreFormes, je m’approprie la galerie du Haut Pavé dans son ensemble, tout à la fois contenant et contenu.

Dès l’extérieur, un dessin mural à la perspective distordue interpelle notre regard et invite notre corps à circuler dans l’accrochage.
Le dessin mural transforme, déplace, joue avec les perspectives et articule l’espace d’exposition de manière à instaurer un dialogue entre les dessins, le spectateur et le volume de la galerie.

A l’espace physique proposé, toujours instable car constitué de points de vue multiples - espaces illusionnistes et schématiques - , répond l’espace mental du spectateur. L’activité du regard, son ajustement et sa tactilité, n’octroient jamais la résolution de cette organisation problématique, mais permettent de trouver des cohérences fragiles et parfois éphémères.

Chaque série de dessins est une suite de déclinaisons et de variations graphiques ; le cheminement d’une forme, dans ses configurations incessantes, où se jouent constamment la forme et la contreforme. Le dessin n’étant jamais qu’un état, le gel d’un mouvement en cours, une transition en quête d’équilibre.

Chaque format pense, répond, discute avec un autre format de la série. L’un existe avec l’autre. Ensemble, ils s’agencent, s’emboitent, s’imbriquent, s’articulent afin de construire un espace fractal inédit. Mon travail repense continûment le rythme et l’intervalle entre les choses, amenant le regardeur à redéfinir constamment sa place et sa relation aux propositions qui lui sont faîtes.

Geste autant que pensée, mon dessin est doux, incisif, coupant. Il est la partition musicale d’une architecture organique, une architecture pensée comme une extension du corps.